Source: Annahar | 24 décembre 2015 at 14:00

William Watfa fait partie de ces Libanais qui brillent dans le monde et qui se distinguent par leurs spécialisations uniques et leur succès à l’international. Le domaine de la médecine figure parmi les principales disciplines dans lesquels les Libanais ont pu réussir et se construire une renommée internationale.

Dr William Watfa, spécialiste en Chirurgie plastique, reconstructive et esthétique au centre hospitalier de Lausanne en Suisse, figure parmi ces “success stories” bien que sa spécialité reste encore mal perçue voire même rejetée dans nos sociétés.

Parmi les opérations effectuées par Dr Watfa figurent la reconstruction mammaire, le traitement des brûlures, la chirurgie plastique et reconstructive, ainsi que le changement de sexe.

Cet article ne vise pas à défendre les droits des homosexuels ou leurs choix mais vise à publier des données scientifiques qui pourraient intéresser certains.

Pour Dr Watfa, les personnes qui doivent subir une opération de réattribution sexuelle sont celles qui souffrent de dysphorie du genre (ou transexualisme) et qui sont suivies par des psychiatres et traitées par hormones depuis plus de deux ans.

Plus de femmes transsexuelles opérées que d’hommes ?

“En général, le diagnostique est observé en proportion égale chez les deux sexes. Cependant nous opérons plus de femmes à hommes (60%) à cause de la complexité de cette chirurgie et qui ne peut être effectuée que par peu de chirurgiens experts”, explique Dr Watfa.

Après au moins deux ans de suivi psychiatrique et hormonal le patient peut subir un changement de sexe : Vaginoplastie (création d’un vagin) ou Phalloplastie (création d’un pénis).

Chez la femme : dans un premier temps une hystérectomie et mastectomie sont effectuées. Dans un deuxième temps, la phalloplastie a lieu. A la demande et à la motivation du patient, une troisième étape d’insertion d’une prothèse pénienne et testiculaire rajoute l’aspect fonctionnel. La durée totale de ces interventions chirurgicales se résume en une année, ajoute Dr Watfa.

Chez l’homme, une augmentation mammaire peut s’effectuer dans un même temps que la Vaginoplastie (qui consiste en l’amputation du pénis et la création du nouveau vagin).

La chirurgie est-elle souvent réussie?

Dans notre service, la chirurgie est à 100% réussie, se félicite le spécialiste avec un faible taux de complications (10%). Les complications les plus communes sont les sténoses vaginales, fistules urinaires, et les problèmes de cicatrisation.

Qui sont les principaux patients?

La majorité de nos patients sont Suisses mais de plus en plus de patients viennent se faire opérer d’autres pays au vue d’absence de spécialistes compétents dans leurs pays de provenance. Bien que la chirurgie de réassignation sexuelle soit effectuée par les chirurgiens plasticiens, ces derniers ne sont pas tous formés pour pouvoir la pratiquer, explique Dr Watfa.

Interrogé si ce genre de chirurgie peut être accepté au Liban, Dr Watfa pense que oui, vu que le transexualisme est reconnu au Liban. “D’ailleurs, il existe une société pour les transsexuels et des ONG tel que « HELEM » qui soutient la reconnaissance de ce phénomëne médical.Ces personnes peuvent même changer de prénom et de genre auprès des autorités. De plus certains transsexuels libanais ont déjà subi un changement de sexe par des chirurgiens, pour la majorité malheureusement, pas suffisamment qualifiés pour exercer cette discipline” poursuit-il.

La chirurgie de réassignation sexuelle nécessite un équipement et une équipe de soins que l’on retrouve dans la majorité des centres universitaires du pays.

Pour Dr Watfa, la réassignation sexuelle est devenue le centre de référence pour une grande partie de la Suisse. “Dans cette unité, nous effectuons plus d’une intervention liée au changement de sexe par semaine. Pour ma part, en chirurgie plastique, la réassignation sexuelle est encore une fois le parfait exemple où le bien être social, mental et physique sont tous les trois adressés. C’est une chirurgie où la reconstruction et l’esthétique s’y confondent”, conclut-il.